On le sait depuis des années, les océans se noient dans le plastique. Vous avez probablement vu des images de plages recouvertes de déchets plastiques, de plongées au milieu des sacs en plastique ou autres objets plastifiés, d’animaux marins morts étouffés par le plastique. Mais que faisons-nous contre cette pollution ?
Une production intensive de plastique
C’est dans le courrier de l’association Greenpeace que je découvre des chiffres hallucinants : 300 millions de tonnes de plastiques sont produits chaque année. Et leur étude estime que 8 à 12 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, soit l’équivalent d’un camion poubelle chaque minute. Une fois dans l’eau, ces déchets sont amenés au large par les divers courants marins et il est très difficile de les récupérer. Il existe même des îles de plastique, entièrement constituées de déchets pris au piège par des courants marins, comme par exemple le 7ème continent dans le Pacifique nord.
Un danger immédiat pour la faune et la flore
Confondant les débris plastiques avec leurs proies, 1 tortue sur 3 ingère du plastique. Cela touche aussi 90% des oiseaux de mer ainsi les autres poissons et mammifères marins. Le plastique est même présent dans les profondeur : en 1998, un sac en plastique a été retrouvé dans la fosse des Mariannes au nord de l’océan Pacifique, à près de 11 km de profondeur, soit l’un des points le plus profond de la Terre.
Des plages souillées par le tourisme
Chaque matin sur les plages de Nice, les agents de la propreté ramassent à la main l’ensemble des plastiques (bouteilles, verres, assiettes, couverts…) laissés par les vacanciers de la veille et finissent par nettoyer les galets avec un grand jet d’eau marin depuis la mer. 3 tonnes de déchets récoltés, chaque matin. En 2016, l’association Surfriders a étudié 5 plages d’Europe : 80 % de déchets retrouvés étaient d’origine plastique. Les plages manquent cruellement de poubelles et les gens de civisme.
Même si de nombreuses inventions voient le jour pour tenter de récupérer une partie de ces déchets flottants, si les grandes surfaces ne proposent plus de sacs plastiques, il reste tellement de choses à faire dans ce domaine. A notre échelle, l’action la plus efficace est de renoncer au plastique.
5 astuces pour renoncer au plastique
1. En pique-nique, utilisez de la vaisselle réutilisable ou de la vaisselle jetable biodégradable
Une fois dans les eaux marines, les plastiques peuvent mettre des milliers d’années à se dégrader, et probablement en laissant de nombreuses microparticules de plastique dans l’océan. La vaisselle plastique est bien trop polluante et ce, bien souvent pour une utilisation de quelques minutes seulement. J’ai découvert récemment une entreprise polonaise Biotrem qui fabrique des assiettes, bols, couverts à base de son de blé et d’eau : compostable en un mois seulement, ces assiettes sont même comestibles ! Je n’ai pas vu de revendeur en France mais j’imagine que cela va bientôt arriver !
2. Refusez les sacs en plastique et utilisez des sacs en tissu
Il existe de nombreux tot bags ou sacs en tissus réutilisables qui ne prennent que très peu de place au fond du sac une fois pliés. A toujours avoir sous la main pour ne pas avoir besoin de sac plastique.
3. Refusez les pailles en plastique dans les restaurants
Cette semaine, j’écoutais Julia Molkhou sur France Inter dans son émission « Le Mag de l’été » et je l’entendais annoncer avec effroi la consommation américaine : 500 millions de pailles utilisées par jour. Oui vous avez bien lu, par jour. C’est l’association américaine Eco-cycle qui a estimé ce chiffre. En Europe cette consommation est estimée à 100 millions. D’ailleurs, la politique s’intéresse enfin au sujet : en 2018, la ville de Seattle a interdit les pailles à usage unique dans les bars et restaurants et c’est aussi en projet pour la ville de Londres. Alors n’ayez pas peur de refuser les pailles en plastique en commandant votre verre. Et pour les enfants, sachez qu’il existe des pailles en papier rigolotes (jetables aussi mais biodégradables), des pailles Popstraw en amidon de maïs (biodégrables en 7 à 9 mois) et même des pailles en inox, vendues avec leur goupillon de nettoyage.
4. Refusez les bouteilles en plastiques
Dans un restaurant qui sert des bouteilles en plastique, optez plutôt pour une carafe d’eau. Et pour voyager, choisissez une gourde en inox réutilisable. Là aussi de nouvelles technologies sont en cours de développement, comme par exemple cette bouteille d’eau fabriquée à partir de gelée d’algues, qui se dégrade une fois vide.
5. Optez pour des brosses à dents en bambou
Une fois abimée, les brosses à dents finissent en simple déchet ménager, elles ne peuvent pas être recyclées. Depuis quelques années j’utilise des brosses à dents à tête interchangeables pour les enfants et moi : on garde le même manche plusieurs années, seules les têtes vont à la poubelle. Pour aller plus loin encore, vous pouvez opter pour des brosses à dents en bambou. Le bois étant un matériau organique, il est compostable après usage ! Par exemple : MyBooCompany, fabriquées en France et emballées dans du papier recyclables.
Voilà quelques pistes, qui pourront vous donner des idées pour vous rapprocher du mouvement Zéro déchet. Ce sont ces petits gestes, faits par chacun, qui permettront de diminuer les pollutions. Si vous avez d’autres idées, je suis preneuse de vos suggestions en commentaire.
En lien avec votre article, plasticienne engagée, j’ai sur la table à dessin du confinement une série sur la pollution des océans intitulé « Le Nouvel Ordre Mondial » réalisée à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages aux quatre coins du monde ! Un bol d’air en plein confinement … ou pas !?
Prenez le temps de découvrir ces dessins ⬇️
https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html
Bonjour,
Je viens d’apprendre qu’une société commercialise des pinces à linge en acier inoxydable 🙂 , et je me rends compte qu’énormément de pinces à linge sont en plastique et qu’elles finissent forcément à la poubelle, usées par le soleil.
Je partage ceci avec vous : http://www.pincinox.fr
Bonjour Mickaël,
Merci beaucoup pour cette info très intéressante !
Et récupérer ses déchets ce serait déjà la première chose à faire, pour les mettre dans les poubelles prévues à cet effet, ou les garder pour les jeter dans ses poubelles. C’ est là base, il me semble.
Les sacs tissus…ok, les pailles en verre…ok, la brosse à dents…ok, maintenant, je cherche pour aller plus loin. J’ai déjà adopté les bocaux en verre, les bouteilles en verre pour les boissons (oui, il faut bien le reconnaître les gourdes en inox sont chères et on ne voit pas à l’intérieur si elles sont bien propres donc pour le thé, ce n’est pas l’idéal)! Un peu à la fois
Après pour aller plus loin, on peut aussi bannir les films alimentaires à fabriquant des petits tissus avec des élastiques pour maintenir le tissu sur les bols, on peut fabriquer ses comestiques maison (shampoing, déodorant, …) pour éviter les bouteilles en plastique à jeter, opter pour de la lessive en poudre dans des contenants en carton… Et encore bien d’autres choses mais c’est déjà un beau début 😉
Pour les plats, j’en ai avec des couvercles réutilisables (Pyrex) ou je mets un couvercle de casserole sur le plat si je ne le mets pas au congélateur. Pour la soupe ou d’autres liquides, je garde les bouteilles en verre de tomates concassées et hop, frigo ou congélateur. Pour les cosmétiques : le shampooing c’est du rassoul en boîte de carton, le dentifrice c´est du coco en bocal en verre, j’ai la chance de ne pas transpirer donc pas de déodorant et mon parfum est dans un flacon en verre. Il reste les produits lessive que je compte faire maison lors de mes congés, je n’utilise plus que du vinaigre comme adoucissant mais impossible de le trouver en vrac
waouh ! Vous êtes bien plus avancée que moi. Je suis admirative !
Bonjour,
Pour ma part je lance en France des pots en fibre de palmier recyclées pour remplacer les pots en plastique. Disponible ici : http://www.xaxim.fr
Bonjour Florent,
Merci pour cette info. Je vais aller voir votre site avec grand intérêt !