Cela fait de nombreuses années que j’ai décidé d’arrêter la consommation de produits laitiers. La première raison a été la lecture en 2006 du livre « Lait, mensonges et propagande« de Thierry Souccar. Ce livre met en avant, entre autre, le fait que la consommation de lait excessive est mauvaise pour la santé (le lait est mis en cause dans de nombreuses maladies comme l’ostéoporose, le diabète ou les cancers). Je vous invite à lire ce livre pour bien comprendre de vous même les propos de Thierry Souccar. Sa conclusion était tout de même très souple : 1 seul produit laitier par jour suffit amplement.
Avec mes grossesses et l’arrivée de mes enfants, je me suis remise peu à peu à manger du fromage, et même des yaourts. Mon fils consomme souvent 4 produits laitiers par jour : 1 biberon le matin, 1 yaourt le midi, le goûter et le soir. Pourquoi ? Parce que les industriels font bien leur travail et que l’on entend partout qu’il faut manger au moins 3 produits laitiers par jour pour avoir des os solides et bien grandir. Peut-être serait-il temps de se remettre en question ?
La vie d’une vache laitière
Je découvre ou plutôt j’ouvre les yeux sur la condition de vie d’une vache laitière. Le visionnage de la vidéo choquante d’Erin Janus (en anglais) m’a complètement révolté. Cette journaliste vegan milite pour ses convictions et dénonce de nombreux scandales dans les différentes industries (je n’ai pas pu regarder sa vidéo sur l’industrie de la laine tellement les images étaient choquantes). Qu’en est-il de l’industrie laitière ?
Comme tous les mammifères, les vaches ne donnent du lait que quand elles sont enceintes ou ont un nouveau-né à nourrir. Donc l’industrie insémine les vaches à partir de 12 mois, de manière répétitive pour qu’elles fassent du lait. La méthode :
– il faut récupérer le sperme du taureau à la main ou à l’aide d’un électro-éjaculateur (placé dans l’anus, il envoie un décharge qui force le taureau à éjaculer), puis inséminer les vaches à l’aide d’une longue tige que l’on introduit dans le vagin avec le bras tout entier.
– quand la vache met bas : si c’est un mâle, le petit veau est envoyé à l’abattoir pour faire de la viande de veau ; si c’est une femelle, la génisse est gardée pour devenir une future vache laitière (mais pas avec sa mère car elle pourrait boire tout son lait !). Le lien d’affection entre la vache et son petit est très fort, la séparation est très douloureuse pour les deux. Ma grand-mère élevait des vaches et quand l’un d’elles mettait bas, je me souviens des heures qu’elle passait à lécher son petit et à le garder contre elle. Elles n’ont pas ce luxe dans l’industrie laitière. Certaines meuglent pendant des jours de tristesse et de désespoir. Mais bon, on s’en fiche non ? Au moins on boit du lait !
– les vaches laitières sont ainsi inséminées de manière répétitive, pour maintenir la production de lait, ce qui provoque un épuisement, un vieillissement prématuré, des maladies telles que les mammites (de douloureuses inflammations et infections des mamelles).
– le lait obtenu après la traite peut contenir du sang et du pus. Le lait est filtré mais pas complètement : l’Europe, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la Canada autorisent 400 000 cellules somatiques par millilitre de lait de vache, contre 750 000 pour les USA et 1 million au Brésil !
– lorsque la vache est physiquement trop épuisée pour pouvoir continuer cette vie, elle s’effondre. Ces « vaches lâcheuses » sont envoyées à l’abattoir pour faire de la viande de boeuf. Cela arrive fréquemment, après 4 à 5 ans de production de lait continue, même dans l’industrie bio… Et pour les autres, la production décline de toute façon après 4 ou 5 ans donc elles seront tout de même envoyées à l’abattoir.
Une vache à viande est élevée juste pour sa viande, une vache à lait est d’abord exploitée physiquement puis tuée pour sa viande.
– Lorsque l’on entend que le lait est bon pour la santé : ce n’est pas parce que des scientifiques l’ont constaté mais parce que le lobby des produits laitiers a payé une fortune pour nous faire parvenir ce message (à l’école, à la télé,dans les magazines, chez le médecin…). Le livre de Thierry Souccar parle beaucoup de cet aspect. D’ailleurs, l’humain est la seule espèce qui consomme le lait d’une autre espèce. Un peu fou non ?
– Il y a énormément d’autres sources de calcium dans les végétaux. Je les découvre peu à peu et je vous en ferai un article. En attendant, je vous conseille de lire le livre « Calcium végétal, recettes riches en calcium sans produits laitiers »
Pour ceux qui le souhaitent, la vidéo d’Erin Janus a été traduite par l’association L214.
Je ne pense pas que toutes les exploitations laitières soient ainsi. Je suis certaine que de nombreux agriculteurs travaillent dans des conditions bien plus saines et les images choquantes de la vidéo sont probablement extrêmes. Mais certaines vérités ne peuvent être niées : une vache laitière est engrossée toute sa vie jusqu’à ce qu’elle finisse à l’abattoir et les veaux sont envoyés à l’abattoir, séparés de leur mère immédiatement ou dans les 24h. L’article de l’association L214 confirme ces informations. Je pense que la vidéo d’Erin Janus est volontairement choquante, mais peut-être est-ce le seul moyen de faire prendre conscience aux gens de l’exploitation réelle des vaches laitières. Personnellement, je n’aime pas l’idée qu’un animal souffre juste pour mon plaisir. Et en plus pour boire un lait qui me rendra malade. Le conseil de Thierry Souccar est un bon début : consommer 1 produit laitier par jour. Et si vous y arrivez, passez au tout végétal.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Arrivez-vous à vous passer des produits laitiers ?
Coucou !
Si ça peut t’aider… Ma fille adore les yaourts de la marque Sojade et le lait de la marque Biosoy n’est pas mal du tout… ça ne goute pas trop le soja… j’ai du mal avec le gout du soja… mais ces 2 marques sont très bonnes (dans les magasin bio). Sinon j’aime bien le lait de coco pour mon chocolat chaut (effet bounty hahaha) ou au lait d’avoine. Et pour mes préparations (gâteau, crêpes, béchamel…) j’utilise du lait de soja. C’est moins cher et plus neutre en goût.
La où je consomme encore du lait animal c’est dans les cornets de glace ou les gâteaux de boulangerie ou de supermarché (mon chéri en achète et moi je ne peux pas résister… ) ou alors dehors au restaurant ou chez les amis par facilité
Mais chaque effort compte… et puis je trouve que l’effort collectif est plus efficace que la perfection individuelle et personnelle. Cette conviction ne devrait pas rester personnelle et discrète avec chaque vegeta*ien ou vegan de son côté en train de traquer les ingrédients et s’auto-gifler à chaque faux pas ou craquage… à mon avis en parler autour de soi (comme tu le fais dans ce super article) afin d’agir en grand nombre me parait plus efficace
Merci pour ton commentaire ! Depuis ce billet de blog, j’ai réduit le nombre de yaourts en supprimant celui du goûter et le matin, je mélange avec du lait végétal. Je n’ai pas encore testé les yaourts au soja mais c’est effectivement une bonne solution de remplacement. Je vais essayer.
Je suis contente de voir que de plus en plus de monde réalise la torture sous-jacente à la production de lait.
J’ai lu « Lait, mensonges et propagande » aussi.
Honnêtement, la crème de riz remplace très bien la crème fraiche et le lait de riz est neutre et peut s’utiliser partout. Les autres laits végétaux apportent des variantes délicates.
Bravo et continuez dans cette voie!
Bonjour Emeline,
Merci de votre message. Là où je bloque le plus c’est pour les yaourts des enfants. Et en plus, ma fille n’aime pas ça du tout et je dois le mélanger avec de la compote pour qu’elle en prenne. Je ne sais pas trop par quoi remplacer. Avez-vous déjà essayé les yaourts aux laits végétaux ?
SI je peux me permettre, j’ai goûté plusieurs yaourts végétaux. Personnellement, je déteste ceux au soja… Question de goût.
Par contre, j’ai découvert le yaourt sans lactose au lait de coco (marque Harvest Moon dans mon magasin bio). C’est un régal ! Mais c’est cher, donc occasionnel pour moi (presque 2€ LE yaourt)…
Sinon, il y a des crèmes très sympas au goût, comme les crèmes pralinées au lait de riz, que j’ai adorées.